mardi, décembre 04, 2012

L'autre




Tout le monde connait cette fameuse expression « L'enfer, c'est les autres » extraite d’une pièce de théâtre du début du19è siècle, pour dépasser le cadre de la philosophie et passer dans le langage courant et la culture populaire.
J’avais remarqué que tout le monde incrimine cet « autre » d’avoir fait tout les tors du monde, alors je me suis acharné à trouver ce vilain « autre » pour rétablir l’ordre dans mon entourage.
Ma quête m’a amené à des détroits philosophiques, à des réflexions sans fin où le sage devient fou, car déjà le fait de parler de « l'autre » est une confirmation de l’Ego, une distinction, une valorisation du "MOI" , « l’autre » C'est un moi qui n'est pas moi, et pour être conscient de mon existence et de mes expériences, je dois d'abord être conscient qu'autrui perçoit les mêmes choses que moi.
Sartre confirme cette haine logique de l’autre dans sa réflexion « l’autre et le néant » quand il considère que le regard  d’autrui est une agression, car il le voit comme une chose; autrui, par son existence même, le fait tomber dans le monde des choses. "Autrui est d'abord pour moi l'être pour qui je suis objet" alors que "je suis moi, pour moi-même inaccessible". Donc toute conscience cherche la mort de l’autre, pas physiquement mais moralement, car la conscience désire asservir l'autre ou plus exactement détruire son autonomie et sa liberté. La vie humaine, c'est le conflit. En réalisant cette destruction, elle assure alors ma supériorité.
Descartes par son cogito nous livre une conscience doutant et par là-même existant. Je pense, je suis. La conscience s'appréhende alors en tant que retirée du monde, sans prendre en compte la présence de l'autre; la réflexion philosophique s'opère dans la solitude.
La solitude est pourtant une source d’angoisse, car  L’homme cherche sa vraie nature et son existence dans le monde où il est. Cette soif de connaissance demeure inhérente à sa vie.
Alors il me semble absurde de blâmer « l’autre » de l’insulter et le maudire pour trouver une justification au désordre, à l’échec et au problème, car ce « autre » n’est qu’un symbole, une personne fictif, une imagination, ce n’est que la face cachée de ce que nous sommes.
autrui n’est que le médiateur entre moi et moi-même, ce que je perçois en lui, ce n'est pas seulement la dure loi du conflit, mais une façon de corriger mes erreurs, de réparer mes défauts, et de faire la paix avec moi-même.