générations

Je le connais très bien ce garçon, froid et sec comme une nuit glaciale à paris, réservé et timide comme les filles d’autrefois, très consciencieux et diplomate, c’est un ami intime, c’est un frère de sang, il m’a toujours parlé de ses insatisfactions amoureuses, de ses problèmes de tous les jours, de ses amours qui ne durent pas.
Sa maturité précoce le décale par rapport à son âge, il se sent toujours plus âgé que son âge chronologique, et du coup il est plus attiré par les femmes mures, ces femmes qui à certain âge deviennent invisibles pour la majorité des hommes.
Les jeunes filles l’ennuient, car voyez-vous qui a-t-il de pire que de ne rien trouver à dire quand les corps se tuent, qui a-t-il de plus pénible que de n’avoir qu’un corps dans sans lit vidé de tout esprit.
Mais ces femmes là, trainaient souvent derrière elles toute une vie de mésaventures, elles ont duré et enduré les caprices des hommes, et elles s’étaient données et elles avaient souffert, sous le joug d'un amant.
Elles ont entendu tous les mots d’amour, elles devinent les hommes comme un film qui se répète, avec elles tu te sens comme si tu es venu en retard, il n’y’a plus de mystère.
J’essaie toujours de convaincre mon ami d’accepter les lois de la société, d’accepter son âge, de s’accepter soi-même, mais il continue sa quête perdue de la sagesse, d’un amour intellectualisé, au-delà du simple charnel.
Mais le voilà encore une fois venu frapper à ma porte, pour vider sur ma table, ses nouvelles défaites.