jeudi, avril 21, 2011

la chute





Nietzsche découvre l'idée de « l'éternel retour » de revivre à l'infini et dans ses moindres détails toute la vie que nous avons menée jusqu’ici, Ainsi faut-il tâcher de vivre de telle sorte que l'on puisse souhaiter que chaque instant se reproduise éternellement.
Nietzsche n’a pas inventé cette idée mais il l’a juste découvert, puisque la plupart des gens pensent de la même façon, après chaque moment de plaisir on se retrouve triste de ne pas pouvoir l’éterniser, et peut-être même qu’en plein bonheur on se sent malheureux à cause de ça.
Cela me rappelle une idée ancienne, ou plutôt cette hypothèse qui explique le fait qu’on ressent le vertige dans un endroit élevé, paralysés d’avancer alors que si on élimine cette vue de hauteur on allait non seulement avancer mais aussi courir.
L’hypothèse veut que ce vertige, cette impression de tomber, soit à cause de notre enclin naturel vers la chute, et la conscience se bat pour ne pas tomber, mais c’est un combat perdu d’avance puisqu’on se bat contre une conviction formelle « on va tomber c’est sûr ».
Mais pourquoi cet enclin à la chute, pourquoi on ressent du malheur dans les moments du plaisir, comme un arrière gout amer ?peut-être parce que dans notre conception nous avons conscience que rien n’est eternel, et que après la vie vient la mort, que la chute est éminente, et que plus en s’élève plus la chute va être douloureuse.
Je ne peux pas vous cacher que je n’échappe pas à cette sensation, mais dans mes mécanismes de défense, j’ai créé ce que j’appelle « la théorie du rêve ».
D’habitude après un cauchemar on se réveille frustré, malheureux, on passe une journée désagréable, on a même parfois peur de dormir la nuit d’après, et au contraire après un beau rêve, on se sent heureux, dynamique, ouvert à la vie.
On n’est jamais malheureux du fait que le rêve ne s’éternise pas, on prend les choses comme elles sont sans se poser trop de questions, on peut aller même jusqu’à raconter le rêve avec un grand sourire de joie.
Mais dans la vraie vie (si j’ose dire), on n’est triste après un moment de bonheur, on pleure, on déprime, on se pose des questions bêtes, genre pourquoi la vie est injuste ?pourquoi elle nous traite comme les derniers venus ? Pourquoi sommes-nous les moutons noirs ?
Ma théorie du rêve consiste à considérer ces moment de plaisirs comme un beau rêve, et qu’ils se terminent ou pas, d’ailleurs je m’en fou, c’est un moment de gagné dans la vie et je le prends avec un grand sourire.

4 Comments:

At 7:54 PM, Blogger lailat said...

" pourquoi on ressent du malheur dans les moments du plaisir, comme un arrière gout amer ?
J ai beaucoup aimé cette phrase,c'est tellement vrai....ainsi on ne vit pas vraiment nos bonheurs et nos plaisirs , on a toujours peur de ce qui va venir après.on a la certitude que ça ne va pas durer....

 
At 7:48 AM, Anonymous Anonyme said...

Salam sahbi,

Moi je te parlerai d'Einstein, sa théorie de relativité explique parfaitement ton point de vue.
Le bonheure, le plaisir, la joie et compagnie, n'ont de sens que celui qu'ont leurs donne.
imagine qu'on n'est jamais senti de tristesse ou de malheure, le bonheure n'aura pas de gout.

Marwane

 
At 2:07 PM, Anonymous houssam said...

Beaux textes, Je suis tout à fait d’accord…

 
At 10:29 PM, Anonymous Anonyme said...

Salam Houssam,

Très vrai, tout cela…
Mais je pense que ta « théorie du rêve » n'est pas utilisable par le plus grand nombre, car elle suppose d'intellectualiser complètement l'expérience agréable que l'on est en train de vivre, de se couper de ce que l'on ressent. Or, à moins de parvenir à un total détachement émotionnel, cela me paraît extrêmement difficile — et même risqué : les émotions ne se laissent pas maîtriser aussi simplement, et les nier et tenter de les empêcher de s'exprimer peut entraîner des dégâts à l'intérieur de soi…
En tous cas, pour moi, considérer ses moments de bonheur comme de beaux rêves, c'est ne pas les vivre non plus. Je pense qu'avoir conscience de l'impermanence des choses est constitutif de la nature humaine et que chacun le vit plus ou moins bien, en fonction de son degré d'« éveil ». Dans la Bible, il est dit « Bienheureux les simples d'esprit… » ;-)

Bonne soirée,
Madame.

 

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