samedi, août 08, 2009

La vie par procuration


J’ai toujours eu des difficultés à m’entendre avec mon père, j’ai toujours eu du mal à comprendre sa logique, j’ai toujours eu du mal à admettre que je ne suis qu’un maillon dans une chaine familiale.
Mon histoire a commencé il y’a des siècles mais je ne me rappelle que d’une vingtaine d’années, cette partie de l’histoire commence quand je me suis rendu compte que je ne suis qu’une extension du patrimoine génétique familiale, physique et intellectuel.
Et puis j’ai constaté que pour mes parents je ne suis qu’une patte à modeler, chacun essaie de m’inculquer ses idées, je vis dans leur esprit, je partage leurs passés, je suis eux.
Au cours de mon enfance, je me posais toujours des questions,je me demandais si le fait d’être comme mes parents était suffisant pour mes ambitions? j'ai commencé à me rapprocher des parents de mes amis qui me trouvaient toujours gentil et poli, et m’aimaient pour ça.
Au cours de mon adolescence j’ai compris que même les autres parents ne sont qu’une copie des miens, une extension de la même société, et là j’ai fait la première révolution, pour être le père de moi-même.
J’étais vraiment déçu de l’éducation parentale, car j’avais compris qu’ils étaient entrain de faire de moi ce qu’ils voulaient être, sans prendre en considération ce que moi je veux être.
J’ai pris des années de liberté de choix, ne suivant que mes propres idées, détaché de la tutelle parentale, j’etais le maitre de moi-même.
Le temps passe, et je comprends que je n’ai pas eu le temps de réaliser ce que je voulais, ou au moins c’était trop tard de réaliser quelque chose que je devais l’avoir au cours de l’enfance.
Donc comme reflexe humain ,j’ai décidé de ne pas privé mes enfants de ce que j’en étais privé, et d’essayer de réaliser mes rêves à travers eux.
Soudainement je me suis aperçu que je refais inconsciemment les mêmes erreurs de mes parents, je considère mes enfants comme une extension à mes projets, ce qui est égoïste de ma part, n'est ce pas une vie par procuration?
Surpris du résultat de ma réflexion, je comprends que mes parents n’avaient pas tort, ils ont voulu réaliser à travers moi ce qu’ils n’ont pas pu être, ils m’ont donné le meilleur d’eux même, et ils sont fier de leur œuvre aujourd’hui, et je me dis que si ma vie était seulement le prix de leur bonheur, elle mérite d’être vécue.