L'amour impossible
Elle était blonde, éclatante et fraîche, d'environ vingt-six ans, fluette, mignonne et gentille, malgré son statut social, ses pouvoirs politiques, c’était la princesse.
Belle sans ornements, dans le simple appareil d'une beauté qu'on vient d'arracher au soleil, elle montait une superbe jument qu'il n'était pas facile de faire obéir, mais qui peut désobéir à son altesse !
Elle passait dans un petit village escorté d’un cortége de gardes, quand elle aperçut un cavalier debout devant son cheval, droit et fier comme la tour d’une mosquée, froid, calme, grave, et armé, les poings lugubrement fermés. Il était beau, mais je ne crois pas que la beauté fait partie des qualités masculines.
Il la contemplait longuement, et continue à caresser le dos de son cheval dans un geste machinal, il faut avouer qu’il était impressionné par cette beauté angélique, lui qui n’a connu que ces femmes qui circulaient en jupes sordides, en camisoles défaites, montrant des flancs et des seins surmenées.
Il la salue en inclinant la tête, Elle n'a pas eu même un peu d’émotion, ce n'était qu'une passante, lointaine et indifférente, il restait silencieux, mais le silence est parfois une façon d’aimer.
Il sait déjà que c’est un amour impossible, que la vie est injuste, mais il a la conviction que dieu est juste.
Lui qui n’est qu’un fils de paysan, chose qu’est une insulte dans une société qui ne crois qu’aux titres, une société qui te dit : « ne me dit pas ce que tu es, mais dit moi ce que tu as ».
Lui qui n’a qu’un esprit rayonnant, un cœur brave, et des muscles masculins, il monte sur son cheval, prêt à rejoindre sa légion. Attendant le signal de la mort et du meurtre; mais on voit, dans ses yeux mouillés, qu’il a gardé dans son cœur un peu de cette histoire, et que malgré son armure effrayant il reste un homme tout simplement.