vendredi, avril 28, 2006

Mes amis


J’ai remarqué depuis quelques temps que j’ai une personnalité fragile, prompte à être influencée par tous les courants de la vie.
Cette découverte ne m’a pas laissé indifférent puisque je me suis servi de cette influençabilité pour manipuler mon être.
Ma théorie est très simple, comme on a vu dans les cours de physique au lycée, pour qu’un corps garde un mouvement rectiligne régulier, il suffit que l’ensemble des forces exercées sur ce corps soit nul. Et ce n’est pas surprenant de trouver que mes amis sont de natures totalement différentes.
J’ai des amis sages par raison, libertins par tempérament, se désolant le lendemain de la sottise de la veille, ils vont peut-être passé toute leurs vie en allant du plaisir au remords et du remords au plaisir, sans que l'habitude du plaisir ait étouffé le remords, sans que l'habitude du remords ait étouffé le goût du plaisir.
D’autres ont un peu l'air d'un renard, ils passaient aussi pour profondément rusés, sans être improbes. Leur ruse est le jeu de la perspicacité, une ruse qui n’est pas péjorative, puisqu’elle ne sert qu’à prévoir un résultat et se préserver des pièges tendus.
Vous allez trouver parmi mes amis des gens qui vous impressionnent par l'honnêteté de leurs natures, la pureté de leurs moeurs et la droiture de leurs esprits.
Et d’autres qui ont cette façon rogue, malgracieuse, dont ils repoussent par leur orgueil, la moindre gentillesse, la moindre attention, ils sont véritablement malotrus.
Je m’excuse chers amis si je me suis servi de vous pour garder mon équilibre intérieur et je vous dit que même si vous avez tous les défauts de la terre et tous les vices de la chair, sachez que c’est vous que je préfère.

jeudi, avril 20, 2006

Le besoin


Croisant les jambes sur un tapis de prière, comme toujours après l’achèvement de la prière du crépuscule, un livre à la main, mon grand-père récitait des versets du coran.
Je me disais que peut-être grâce à ses prières qu’il garde toujours son agilité malgré son age avancé, jusqu’au jour où j’ai osé lui demander le secret de sa force. Il m’a regardé un sourire sur les lèvres et m’a dit « fiston pour être fort modère tes besoins ! ».
Une expression qui à prime abord me semblais incompréhensible, avant que je puisse la ressortir du tiroir de mes souvenirs pour l’analyser.
L’homme partage avec l’animal les besoins naturels du corps, il a besoin de se nourrir, de dormir, de se reposer, d’aller aux selles et de s’accoupler.
Ces besoins l’arrêtent à tout moment contre sa volonté pour être satisfaits, c’est en quelque sorte l’imperfection du genre humain.
Mais le problème dans tout cela c’est que tu vas trouvé des gens qui se vantent d’être imparfaits et faibles, puisqu’à chaque occasion ils te parlent qu’ils mangent plus qu’il en faut,ou qu’ils dorment la nuit et la moitié du jour comme s’il ont réalisé un exploit.
Nous sommes tous d’accord que le fait qu’une voiture qui doit s’arrêter à chaque cent mètres pour s’approvisionner de carburant ou qui consomme trop est plutôt un tas de ferraille qu’une voiture, ni un ordinateur qui doit redémarrer à chaque fois de peur d’être grillé ne lui donne pas vraiment de quoi être fier.
Je n’arrive pas à dénombrer les besoins naturels et essentiels qui font de nous des être imparfaits, alors imaginez ces autres qui se créent d’autres besoins, des besoins sans utilité à leur survie, des besoins qui parfois détruisent leur santé. Je cite ici l’exemple du tabagisme et d’alcoolisme qui réduisent les gens à l’état de dépendance, la manifestation d'une âme soumise, la résignation de la faiblesse. Et je crois que si monsieur Freud aie à commenter le psychisme de ces gens, lui qui croit que tout acte humain cache un but sexuel, il va sûrement dire que cet état de dépendance émane d’un retour au stade oral du développement psychologique des enfants sinon d’une tendance cachée à l’homosexualité.
Mais le besoin n’est pas seulement une faiblesse, puisqu’il est nécessaire pour savourer le goût du plaisir, car imaginez quelqu’un qui a faim, je crois qu’il va trouver tous les plats très apetissant, mais si cette même personne après avoir être rassasiée on l’oblige à manger davantage, sûrement elle va sentir un dégoût et des nausées de ce qu’il y’a peu de temps lui procurait du plaisir.
Je ne désire pas vraiment compliquer les choses ni trop philosopher la question, je désire seulement vous transmettre le conseil de mon grand-père : « modérez vos besoins ! ».

samedi, avril 15, 2006

Elle


Elle le regarde tendrement, elle n’arrive pas à se défaire de ses yeux clairs qui ne cessent de lui plaire.
Elle n’arrive pas à détacher ses yeux de ses lèvres qui murmurent des mots peu compréhensibles, et dans un moment de distraction elle se voit déjà en train de l’étreindre avec ardeur, et l’embrasser avec ferveur.
Elle voudrait lui dire qu’elle l’aime, lui dire des mots qui ressemblent à des poèmes, lui offrir les plus belles fleurs, et le couvrir de bonheur.
Ces instants selon l’horloge ont duré quelques minutes, mais dans sa tête ils ont duré une éternité, le temps semble se figer à ce moment laissant son imagination planer dans le monde de ses fantasmes les plus discrets, réveillant en elle des volcans de désirs longtemps refoulés dans son inconscience.
Puis, le vent du Sibérie vient souffler dans cette salle close, quand on l’appelle et il s’en va, à peine elle réalise qu’il est parti, elle frisonne et elle se débat pour le retenir, lui avouer au moins ce qu’elle ressens avant qu’il s’en aille, mais c’est un peu tard il est déjà loin.

La campagne


Dés le matin du jour de la fête, qui correspond en quelque sorte l’anniversaire du prophète, les voitures font de la route un train à direction de la campagne, au pied de la montagne.
La fête est venue nous libérer de la vie de tous les jours, c’est comme une pause, une trêve, et si on fait moins attention ce jour ci aux dépenses c’est sûrement parce qu’on a tant de réserves d’espérance.
La route dévoile à chaque pas des vastes prairies, des champs fleuris, des maisons isolées et éloignées, un calme qui vous laisse croire que vous êtes les seuls sur terre.
Aux premières lueurs de l'aurore frileuses, les gens se réveillent avant même le chant du coq, debout comme du roc pour aller travailler au milieu des forces naturelles, qui n'ont pas besoin d'être nommées pour agir.
Les hommes ici, sont très simples, ils ne sont pas assez savants pour raisonner de travers.
Les femmes sont voilées pour ne pas être vues, elles ont la pureté des vierges et les silhouettes des corps de dianes. Ici les paysannes prennent tout leurs temps pour faire des enfants.
On avait du mal à se défaire de la vie de la campagne, mais la vie de la ville nous appelle comme par jalousie. On prends la route du retour après avoir vider nos âmes de ses peines et ses chagrins.

samedi, avril 08, 2006

le soldat


Loin, de si loin que je me rappelle, à des milliers des milles où mes souvenirs sont immobiles,dans mon petit monde, où mes principes se confondent ,je trouve cette force au fond de moi, qui fait de moi un soldat né pour servir…servir et puis mourir.
Un soldat qui échappe à la simple définition du guerrier, du belliqueux et du martial, mais qui le dépasse à la vertu de la discipline et du dévouement dans l’œuvre qui lui est confié sans pour cela passer de l’état de service au servitude.
Un soldat qui cache ses larmes et ses chagrins sous le rituel de tous les jours, car un soldat trop sensible ne pourrait accomplir son oeuvre; la vue du sang et des larmes, les souffrances, les cris de douleur, l'arrêtant à chaque pas, détruiraient en lui ce qui fait les Césars.
Un soldat lassé d’être une bougie qui se brûle pour éclairer le sentier des autres, qui pleure comme pleure un acteur quand s’éteints les projecteurs, et puis à la lumière du jour se maquis de bonheur avec des belles couleurs.
Un soldat qui revient de loin, qui parfois sur la mer quand le ciel est clair, tamponne ses blessures avec une main et de l’autre écrit sur un parchemin vieilli des mots qui disent long sans vraiment le dire, des mots qui disent tout simplement qu’il vous aime.

lundi, avril 03, 2006

Grand-mère


Excuse-moi grand-mère si dans un moment de maladresse je m’adresse à toi en te disant «tu», car comme tu savais je t’aime comme je n’ai jamais aimé personne, et je le dis avec certitude et sans hésitation, toi qui m’as donné la tendresse d’une mère, la sagesse de tes proverbes, et la douceur de tes comptes de fées que je n’oublie pas, avec toi j’ai eu des années lumières, des châteaux de fleurs et du feu de bois.
C’est bizarre, ça fait dix ans que tu as fait le vide, ça fait longtemps que tu n’es plus là et pourtant tu es encore ici, puisque tout me parle de toi, ta vielle couverture de laine, ton armoire en bois, et tes sandales que ma mère n’a pas osé jeté.
Je n’ai jamais cru qu’un jour tu t’en allais, je n’ai jamais voulu que tu me laisse, mais puisque le temps t’a arraché à moi, il faut que tu saches, crois moi, tu resteras comme une flamme, tu resteras ma préférée de toutes les femmes.

Le virus


A tout moment de la journée, même dans nos rêves, notre cerveau est acharné à faire un défilé d’images ou des idées, ou faire des calculs assez complexes pour en tirer des décisions, des attitudes et des conduites à tenir, comme le plus performant des ordinateurs qui n’est pas encore conçu.
Et c’est de là qu’émane le problème, puisque à l’instar de tout système informatisé, notre cerveau est sujet à être infecté par un virus informatique ou comme je l’appelle dans ce cas « une idée parasite », cette idée s’auto installe et s’exécute à chaque moment, et commence à multiplier ses fichiers dans ton disque dur, il occupe ta mémoire de telle façon que tu ne peux pas réfléchir tranquillement.
Ces virus informatiques sont épars dans l'air léger, sur la terre fleurie, et dans les eaux claires. Ils sont la conséquence directe d’une vue, d’une parole ou d’une idée de quelque chose qui éveille en nous la sensation qu'elle nous manquait.
Il est très aisé d’être manipulé par des virus, passés dans des moments d’inattention, cachés dans une scène ou dans une réflexion ou dans un conseil anodin.
La prudence consiste à fuir ces virus car seuls les personnes d’une forte personnalité ou d’une foi inébranlable peuvent les affronter.
Mais malheureusement on ne peut pas fuir éternellement, alors la seule alternative qui reste c’est d’avoir un pare-feu ou un antivirus de taille installé dans notre système, qui n’est autre qu’un programme (virus) qu’on a pu créer et perfectionner avant de le mettre volontairement à l’œuvre. Ce programme est souvent le fruit d’une conviction indétournable ou d’une décision rationnelle et radicale, ou même une illusion car en fin de compte les choses ne sont que ce qu’on imagine, cette méthode est très répandue et baptisée « l’auto programmation ».