lundi, avril 13, 2009

le passé


Aujourd’hui j’ai fait un rêve, un rêve qui s’est installé sans prodromes, un rêve où j’ai revu un ami d’enfance que je n’ai pas vu depuis vingt ans déjà, un rêve qui laisse derrière lui une insomnie du petit matin.
Il est sept heure moins dix, je suis déjà devant la maison de cet ami, dans ce quartier populaire où j’ai passé mon adolescence.
Dans ce calme matinal, dans cet enchaînement des images, rien n’a vraiment changé, les mêmes murailles, les mêmes portes, la même catégorie des gens.
J’ai des frissons, de nostalgie peut-être ou de regret plus probablement, j’ai le cœur serré, le corps crispé, car c’est là où j’ai vraiment connu le monde.
Un monde sauvage où c’est la loi du plus fort qui régnait, et c’est là aussi où j’ai connu mes premiers amours, des amours qui m’ont fait plus mal que du bien.
J’ai aimé des filles que si je dois les noter aujourd’hui avec mon barème actuel, elles n’auront pas seulement une note au dessous de la moyenne mais sûrement une note négative.
J’ai fait des vas et vient dans cette ruelle, je voulais créer le hasard qui va me permettre de revoir mon ami, en me demandant qu’est ce qu’il est devenu ? Se rappelle-t-il encore de moi ? Quelles sont ses idées ? Quelle est sa vision du monde ?..................des tas de questions qui ne font qu’aggraver ma panique, je fais le tour du quartier dans une demi-heure, des écolières vêtues de blanc se voient dejà dans la rue, des voitures qui démarrent, c’est le matin et c’est trop pénible pour moi, je crois qu’on a plus rien à se dire moi et mon ami, j’ai trop changé pour pouvoir parler du passé, je rentre chez moi.
Je commence une journée ordinaire moi aussi, mais avec des questions pertinentes, si je méprisait ces filles qui m’ont fait souffrir, ces gens avec qui j’ai vécu pour un certain temps, si je méprise à travers eux ce que j’étais, quelle garantie que je vais pas mépriser ce que je suis maintenant dans un futur proche ?

mardi, avril 07, 2009

le depart


Il me regarde avec un air triste, des gestes maladroits, choses qui me surprennent au plus haut degré venant de lui, lui qui a toujours gardé un long sourire au fil des jours, lui qui se moque de tout même des dangers les plus paralysants.
Il pousse un soupir qui m’a donné la chair de poule, il croise ses doigts comme s’il veut expliquer l’une de ses idées les plus philosophiques, il fixe la table de regard et me dit « voilà !! Je quitte», tout se mélange dans mon cerveau pendant quelques instants, avant de sursauté en disant c’est sûrement le poisson d’avril !!
Il cache ses yeux avec sa main comme s’il fuit mon regard, et me réponds avec sa voix sanglotante « non, mon frère, je quitte le pays pour quelques mois, peut-être même pour quelques années…………. »Puis les mots se sont perdu dans ses pleurs….
Eperdu par le choc, je ne savais quoi dire, ni quoi faire, dois-je le consoler ou me consoler moi-même à cette séparation inattendue ?……….
J’ai essayé de faire semblant de tenir le coup, en lui disant que ce n’est que quelques mois, ce n’est rien, que ça va vite passer………………mais….en réalité j’essayais de distraire mon esprit qui ne réalise pas encore, que je vais me séparer de mon ami, de mon idole, je courais comme un animal égorgé qui mobilise ses membres avec force pour fuir la situation.
Pourquoi va-il quitter ? N’est ce pas une forme d’égoïsme ?pourquoi nous laisser ? Nous qui avons cru en lui, pourquoi nous abandonner ?
Apres un moment de calme, j’ai repris la raison, et je me suis dit : peut –être que vouloir le garder n’est qu’une forme d’égoïsme de ma part, peut-être qu’empêcher une chenille de devenir papillon est un geste criminel, peut-être que priver un oiseau de voler est une torture…
Le départ de mon ami est un vrai supplice qui nous a fait souffrir, mais son esprit est toujours présent dans l’espace et le temps, il a semé sur son chemin les fleurs de l’avenir, et moi je suis resté le gardien de ses principes pour le reste de la vie.